Jeudi 23 Janvier 2025 02:34 |
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Bonjour
Voici une étude scientifique et économique rédigée par Jean-Bernard Deloly mettant en évidence que la programmation plurinannuelle de l'énergie (PPE), decidée par le gouvernement est une vaste arnaque dont les principaux responsables sont l'ADEME, le Ministère de l'environnement et RTE. La FED n'a pas pour objectif de défendre le nucléaire.
Il s'agit uniquement d'alerter nos adhérents sur les conséquences de la PPE actuelle sur l'économie et l'environnement En ce qui concerne son coût, ces sont au minimum 121 milliards d'euros qui sont en cours dans la PPE 2019-2028, avant prise en compte du triplement de l’éolien et du quintuplement du solaire annoncés par Emmanuel Macron à Belfort . Cette étude confirme tous les calculs effectués par les experts de la FED, ceux d'Energies &vérité , du Cereme, de la Cour de comptes et les conclusions de la Commission d'enquête parlementaire sur l'éolien présidée par le député Julien Aubert
Pour mémoire la Fed a déposé une requête en conseil d'Etat pour faire annuler la PPE actuelle , une erreur stratégique qui conduit la France à la pénurie d'electricité, à la ruine et la dépendance au gaz. Cordialement JL Butré
L’éolien et le solaire, alternatives décarbonées au nucléaire: une arnaque d’anthologie? (Dossier constitué par Jean-Bernard Deloly, 27/01/2022a Présentation
Mais les capacités permises par les technologies disponibles, qui ne permettraient même pas d’assurer la consommation d’une seule journée, n’y changeraient rien. Et, si l’on voulait que la totalité de leur production soit pleinement utilisable, c’est la consommation d’environ un mois qu’il faudrait stocker. Il n’y a aujourd’hui qu’une voie identifiée pour augmenter très fortement les capacités de stockage: la disponibilité d’une filière « power to gas to power » (production d’hydrogène par électrolyse, éventuellement production de méthane par combinaison avec du CO2, puis enfin production d’électricité à partir du gaz de synthèse ainsi constitué). Mais il est strictement impossible de compter dessus : si la faisabilité industrielle de l’étape « power to gas » est plausible (du moins si elle est alimentée par du nucléaire pilotable, et non pas par des excédents intermittents et extrêmement fluctuants d’éolien et de solaire), celle de la filière complète n’est absolument pas acquise, et ne le sera peut-être jamais. De toute façon, son faible rendement augmenterait de façon rédhibitoire le nombre des installations nécessaires. En cohérence avec tout cela, au seul vu des planifications actuelles (PPE 2019-2028), il est certain qu’elle ne sera pas disponible dans les vingt ans à venir et, pour la suite, aucune date n’est annoncée. En particulier RTE ne la prévoit pas pour ses scénarios 2050 : sa disponibilité ne se trouve pas dans la liste des points durs qui devront avoir alors été levés.
Lorsque la puissance installée pilotable est supérieure à la puissance maximum consommée, on se trouve dans une situation confortable. S’il y a ni vent ni soleil, il suffit de faire appel aux sources pilotables, comme on l’a toujours fait. Et, s’il y en a, il n’y a nul problème technique posé par l’éolien et le solaire, du fait de la priorité d’injection sur le réseau qui leur a été conférée (contraintes très fortes sur les réseaux de transport ; déstabilisation du réseau), qui ne puisse être résolu en les bridant plus ou moins. Mais on se prive alors d’une part plus ou moins importante de leur production potentielle. Evidemment, en outre, à moins que leurs propriétaires ne soient dédommagés de l’électricité non produite, leur rentabilité peut s’en retrouver profondément dégradée. Pour que le courant puisse être délivré dans les plages de fréquence et de tension imposées, consommation et production doivent être en permanence rigoureusement équilibrées sur l’ensemble du réseau, la sanction étant la panne plus ou moins générale. En l’absence du stockage de très grande capacité, la quasi-totalité des excédents de production est donc perdue, soit par bridage, soit par brûlage sur des résistances. Ce n’est qu’à partir d’un certain seuil du taux d’injection moyen sur l’année que ces excédents apparaissent, mais ils croissent ensuite de plus en plus rapidement. Pour évaluer cela on a considéré un mix éolien+solaire optimisé de façon à les minimiser. En considérant par ailleurs résolus tous les problèmes techniques, ou trouve que le taux d’excédent, qui est aussi le taux de perte, reste insignifiant tant que le taux d’injection moyen sur l’année de ce mix reste inférieur à 30%, mais croît ensuite de plus en plus rapidement, pour atteindre, vers 60%, des valeurs qui semblent objectivement déraisonnables. En fait c’est bien auparavant (vers 40%, après avoir tout reconstruit autour de l’éolien et du solaire ?) que, dans deux ou trois décennies, on devrait se retrouver bloqué par les problèmes techniques associés à leur priorité d’injection, notamment par celui de la stabilisation de fréquence.
Si, par contre, il s’agit principalement de centrales nucléaires, il n’y a aucune réduction d’autant que, lorsqu’il y a à la fois une importante composante nucléaire et du thermique fossile, c’est essentiellement du nucléaire qui est remplacé, à l’issue de mécanismes parfois complexes. Cela ne fait que réduire le taux d’utilisation du parc nucléaire, ce qui est économiquement absurde, à l’évidence, mais l’est aussi techniquement : utiliser des réacteurs nucléaires en « back-up » d’une production extrêmement fluctuante les écarte très fortement leur plage d’utilisation optimum. Il n’en serait évidemment pas de même si l’on ne faisait appel à l’éolien et au solaire que lorsqu’ils sont effectivement utiles, c’est-à-dire lorsque le nucléaire, complété par les autres sources décarbonées, ne permet pas de couvrir la consommation. Mais il y aurait alors effondrement du taux d’utilisation de leur production potentielle.
Soit donc on garde le parc nucléaire actuel tel quel jusqu’en 2040, ce qui a priori est tout à fait possible au vu de l’ensemble des informations dont on dispose, en le sous utilisant de plus en plus. Soit, comme le prévoit le PPE 2019-2028, interviennent des fermetures anticipées de réacteurs, qui, au contraire de ce qui s’est fait en Allemagne, ne seront pas compensées par des mises en service concomitantes de centrales thermiques (puisqu’il s’agit politiquement de continuer à faire croire que des éoliennes et des panneaux solaires peuvent remplacer des centrales pilotables). L’éolien et le solaire se substitueront donc toujours essentiellement à du nucléaire, qui dans tous les cas restera de très loin la composante pilotable majoritaire, et non pas à du fossile. On aura de plus dégradé la sécurité d’approvisionnement en électricité, perdu l’indépendance nationale, et augmenté les émissions de CO2, puisque le nucléaire supprimé, décarboné, ne peut qu’être remplacé par un mix fossile+éolien+solaire fortement carboné. Dans tous les cas, on a d’ores et déjà la certitude que, jusqu’en 2040 au moins, éolien et solaire auront fait double emploi avec le nucléaire. Leur production, inutile, n’aura servi qu’à créer des problèmes techniques qui, sans cela, n’auraient tout simplement pas existé. En ce qui concerne le bilan carbone, l’échec aura été total : non seulement l’utilisation du fossile n’en aura pas été réduite, mais les émissions de CO2 en auront été augmentées: la fabrication, la mise en place et le démantèlement des installations sont en effet carbonés.
Et après 2040 ? Le problème est insoluble. Si on sort plus ou moins complètement du nucléaire, en l’absence de ce stockage de très grande capacité, cela ne pourra déboucher que sur une importante recarbonation, un coût de l’électricité extrêmement élevé, et un très important impact environnemental et écologique. Et, si le parc nucléaire reste important, il assurera toujours l’essentiel du back-up de l’éolien et du solaire. Ces derniers continueront donc toujours à se substituer essentiellement à du nucléaire et, si leur production est très élevée, ce que prévoient tous les scénarios RTE 2050 d’octobre 2021, sa rentabilité en sera laminée. On ne peut en outre compter sur eux pour remplacer du fossile par de l’électricité décarbonée, puisque, en l’absence de stockage de très grande capacité, il n’y a d’autre solution que d’augmenter la puissance pilotable décarbonée, autrement dit la puissance pilotable nucléaire, seule à disposer d’un potentiel de croissance élevé. A moins de trouver des utilisations compatibles avec leur intermittence et leurs très importantes fluctuations, ce qui est très limitatif. Comment donc résoudre un problème insoluble ? Un premier tour de prestidigitation fait croire que ce sont les éoliennes et les panneaux solaires que l’on voit dans nos campagnes qui remplacent du combustible fossile, et non les centrales nucléaires en « back-up », à la production desquelles ils ne font que substituer la leur propre. Mais, dans les scénarios 2050, l’éolien et le solaire ont été augmentés, et le nucléaire pilotable diminué, « pour éviter les surcapacités ». En l’absence de stockage de très grande capacité, il n’est plus possible d’équilibrer consommation et production. C’est ainsi, quand on y regarde bien, qu’apparaissent miraculeusement des « importations » à hauteur de 12,5 % de la consommation dans l’étude ADEME de 2015, depuis laquelle la faisabilité d’un scénario 100% renouvelable est considérée comme acquise, et, dans les scénarios RTE d’octobre 2021, une « réserve de puissance » étrangère de 39 Gw, soit les 2/3 de la puissance installée nucléaire actuelle… L’électricité étant aujourd’hui indispensable à la vie de tous les instants, l’indépendance y est un gage essentiel d’indépendance nationale. Il est dès lors anecdotique de savoir si ces « importations » et ces « réserves de puissance » viennent de fossile, de biogaz, ou d’un « effet de foisonnement » de l’éolien européen qui, ainsi que l’a montré le rapport Floccard-Pervès, était insignifiant en 2011. Comme cela ne suffit toujours pas, surtout lorsqu’il y a peu ou pas du tout de nucléaire, il faut pouvoir en outre profondément modifier la consommation en fonction de la météo et des saisons (dans les scénarios RTE, « réserves de flexibilité de la demande » allant jusqu’à 17 Gw, soit environ le tiers de la puissance consommée moyenne…). Et, lorsqu’il y a du nucléaire, comme aujourd’hui c’est lui, et non l’éolien et le solaire auquel il sert de back-up, qui décarbone la production électrique.
En ce qui concerne le coût, on en trouve dans ce volet des estimations: au minimum 121 milliards avant prise en compte du triplement de l’éolien et du quintuplement du solaire inscrits dans le PPE 2019-2028, et qui sont en cours.
Cordialement Jean-Louis Butré Président Fédération Environnement Durable http://environnementdurable.net tel 06 80 99 38 08 |
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